Enfant, après le décès de mon grand-père lorsque ma grand-mère continuait l’activité artisanale, j’allais à Noël réaliser une crèche dans leur appartement. Je la confectionnais sur la grande table de l’atelier, c’est ainsi que s’appelait la pièce réservée au commerce, et surtout j’avais à ma disposition toutes les boites dans lesquelles étaient stockés tous les santons. Je pouvais y piocher à volonté pour créer de grandes crèches.
Les santons de 5cm au premier plan avec la sainte famille et l’aubade, tel que le veut la tradition, entourés des villageois chargés d’offrandes. Plus loin le village aux ruelles animées par tous les personnages, traversé par la rivière qu’enjambe le pont contre lequel se blottit le moulin à eau, le camp des bohémiens et des gitans, le petit mas sur la colline que parcourt le chasseur, les santons de 3cm sont les plus nombreux, je crois que je les utilisais tous. Enfin au loin les puces fermaient la perspective avec d’autres hameaux autour de leur fontaine, les commères l’entourant, le moulin à vent perché sur une pointe rocheuse. Et surtout autour des différents bergers, je disposais de grands troupeaux, vidant les boites contenant les moutons, ce qui faisait beaucoup rire ma grand-mère…..
Le soir de Noël, j’attendais impatiemment minuit pour aller poser le petit Jésus dans la crèche entre l’âne et le bœuf. Le jour de l’épiphanie, les rois mages venaient enfin achever l’ouvrage.
J’ai transmis ensuite à mon fils la tradition en réalisant avec lui les crèches qui illustrent cette page.